Pourquoi Nicolas Sarkozy va gagner en 2012Je tiens, pour commencer, à dire que je ne suis pas membre de l'UMP et que je n’habite pas à Neuilly-sur-Seine. Je vous livre là une analyse de libre penseur, que j'estime simple et pragmatique.
Venons-en aux faits :
Nicolas Sarkozy énerve, son côté "bling-bling" agace, on raille son physique et ses tics. Ses alliés centristes se la jouent solo, sa cote de popularité est au plus bas, et quasiment pas un sondage qui ne le donne perdant face au FN ou au PS...
Lourd dossier ! Et pourtant :La crise de 2008-2009 a fait plonger toutes les économies du monde.
Alors que bon nombre de pays surnagent encore dans la tourmente, la France, elle, a déjà sorti la tête de l'eau.
Les séquelles économiques n'ont pas toutes disparues, mais les clignotants sont pratiquement tous repassés au vert (les bons chiffres de la croissance et la baisse du chômage en attestent). Alors que s'amorce la dernière ligne droite vers la présidentielle, c'est un plus considérable.
Cerise sur le gâteau, Christine Lagarde va sans doute être élue à la présidence du FMI. Une proche du président à la tête d'une des plus importantes institutions financières de la planète... c’est un peu le jackpot !
Le thème de l'économie ne fait pas une réélection présidentielle à lui tout seul, certes, mais il y contribue largement.
Associons-lui les autres grandes préoccupations des Français : la sécurité, l'immigration, la mondialisation.
D'autres sujets comme l’écologie et l’éducation joueront, hélas, un rôle mineur.
Un bilan correctAu fur et à mesure que l'échéance approche, le débat politique qui s'articulait presque exclusivement sur la personnalité du chef de l'Etat va s'orienter vers une confrontation de projets, une analyse des résultats et là, sans être excellent, le bilan général de Nicolas Sarkozy est correct.
Les socialistes et les lepénistes, principaux opposants au président de la République, ne cessent de le critiquer. C'est de bonne guerre, ils remplissent leur rôle de partis d'opposition.
Maintenant, ils vont devoir proposer des solutions concrètes et chiffrées pour prétendre représenter une alternance politique plausible.
C’est là que les choses sérieuses commencent.Le projet socialiste est basé sur plus de partage, plus de tolérance envers les immigrés, davantage de fonctionnaires, une politique sécuritaire moins répressive... Ce sont des idées louables. Mais il n’est pas certain que les deux-tiers des Français qui vivent correctement veuillent voir leurs impôts augmenter pour aider les plus démunis.
Il n’est pas sûr que les Français en général acceptent la régularisation de milliers d'immigrés clandestins.
Et il n’est pas sûr non plus que les Français en général ne soient favorables à un assouplissement de la politique sécuritaire.
De plus, les socialistes vont encore devoir faire le grand écart entre leurs alliés de l'extrême gauche, du centre gauche et les écologistes.
Oui, la France se porte bienLa seule question du nucléaire risque fort d'empoisonner les rapports entre ceux qui sont pour au PS et les Verts qui y sont opposés. Et puis, ce sujet fournit aux ténors de droite une arme redoutable pour les joutes politiques à venir. On parle ici d'indépendance énergétique, de prix de l'électricité... Ce sont des sujets hautement sensibles.
Le projet lepéniste, quant à lui, est basé sur un retour au franc, le rétablissement des frontières avec droits de douanes, une lutte sans merci contre l'immigration illégale, la réaffirmation d'une France blanche et catholique... Tout cela fleure bon les années 40.
Je ne suis pas convaincu que les Français acceptent de tout remettre en cause alors que la situation du pays est relativement bonne.
J’invite ceux qui doutent de ce dernier point à regarder un peu ce qui se passe ailleurs... Ils se rendront compte que nous ne sommes pas si mal lotis que cela.
Les socialistes et les lepénistes ont leurs fidèles. Pour sortir vainqueur de la présidentielle, il faut réunir au-delà de son camp... Ce n’est pas gagné.
Pour terminer, un mot sur la mondialisation. Ce processus effraie les Français.
La détermination et l'aisance de Nicolas Sarkozy lors des sommets internationaux rassurent. DSK était fait du même métal et donnait la même impression de maîtrise.
Je ne suis pas persuadé que cela soit le cas pour Marine Le Pen, François Hollande ou Martine Aubry.
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