La charge d'un élu de gauche contre Guéant provoque un incidentLes membres du gouvernement ont quitté mardi l'hémicycle de l'Assemblée après qu'un député apparenté PS eut comparé les propos de Claude Guéant sur les civilisations aux idéologies qui ont mené aux camps de concentration du XXe siècle.
Dans un communiqué diffusé après l'incident, survenu lors de la séance des questions d'actualité, le Premier ministre François Fillon a demandé à l'opposition de condamner "une provocation indécente" à l'encontre du ministre de l'Intérieur.
"Il est des comparaisons qui font honte à ceux qui les professent. La France est une démocratie, un Etat de droit dans lequel la parole libre ne saurait servir à salir même un adversaire politique", souligne le Premier ministre. "Le martyre des victimes de la Seconde Guerre mondiale ne doit pas être galvaudé pour des raisons partisanes."
C'est le député apparenté socialiste de Martinique, Serge Letchimy, qui a provoqué la colère de François Fillon en lui posant une question sur les propos du ministre de l'Intérieur, qui a jugé que toutes les civilisations "ne se valent pas".
"Vous, M. Guéant, vous privilégiez l'ombre, vous nous ramenez jour après jour à ces idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration au bout du long chapelet esclavagiste et colonial", a-t-il déclaré sous les huées des députés de la majorité.
"M. Guéant, le régime nazi, si soucieux de purification, était-ce une civilisation ?", a lancé l'élu, qui dirige le Parti populaire martiniquais (PPM), créé par Aimé Césaire.
Il a ensuite accusé le ministre de l'Intérieur de chercher à "récupérer" une part de l'électorat du Front national en flattant "une France obscure qui cultive la nostalgie de cette époque". "C'est un jeu dangereux", a-t-il dit.