Plus ça va moins ça va, si ça continue il faudra que ça cesse
Si l’on en croit le dernier sondage d’opinion, c’est 17% des français qui soutiennent l’action du président de la République.
Les écologistes sont partis, les communistes ne le soutiennent plus, les radicaux trainent des pieds, et voilà maintenant que c’est l’aile gauche du Parti Socialiste qui s’éloigne.
Il va falloir réviser sérieusement la définition de la majorité présidentielle.
Vous me direz qu’avec la seule aile droite du PS en soutien, le gouvernement risque tout de même de tourner en rond, avec un inconvénient majeur, la France
Cinq mois, cela fait cinq mois que François Hollande tente de juguler la fronde des députés socialistes, et pour quel résultat ?
Une joyeuse déclaration de deux de ses ministres, et pas des moindres, l’économie et l’éducation nationale, qui critique vertement la ligne politique présidentielle tout en s’affirmant proche des contestataires.
Mais au-delà de la célèbre formule d’un non moins célèbre magazine, le poids des mots et le choc des photos, on a surtout le poids des maux et le choc des égos.
A la veille des universités du MEDEF, et de la rencontre avec les patrons pour rétablir une confiance indispensable à la reprise de la croissance, on attendait un choc de compétitivité, on assiste à un choc de personnalités.
Cette mauvaise pièce de théâtre de boulevard pourrait nous faire sourire s’il ne s’agissait pas de la situation économique et sociale de la France.
Un bien piètre metteur en scène, de très mauvais acteurs qui nous jouent leur vaudeville depuis 147 jours pour se terminer dans une dissolution pour le moins orageuse.
147 jours pour que Hollande démontre à la population française, si besoin en était, qu’il est dans l’incapacité la plus totale de tenir sa majorité.
Démonstration est donc faite qu’il est parfaitement inapte à diriger le pays. Nous voilà entrant de plain- pied dans une période de crise politique majeure qui risque de se terminer dans une explosion sociale.
Le premier ministre avait prévenu que nous aurions une rentrée difficile, ce qui n’était pas très complexe à envisager. Mais c’était sans compter sur ses amis qui se sont bien gardés d’attendre la dite rentrée pour ouvrir les hostilités et aménager une instabilité politique propice à la contestation.
Oui, pour une fois, je suis d’accord avec le sieur Montebourg, il ne fallait pas de changer le gouvernement, mais il fallait changer de politique. Là s’arrête notre belle entente, car c’est exactement l’inverse de ce qu’il demandait qu’il faudrait faire, aller dans le sens contraire de ce qui a provoqué ce remaniement: en résumé, non pas moins de rigueur, mais plus de rigueur, non pas moins d’économie budgétaire, mais plus d’économie budgétaire, non pas moins d’effort de compétitivité, mais plus d’effort de compétitivité.
Laisser filer les déficits comme le pratiquait le gouvernement de Michel Rocard dans les années 1990, ne peut conduire le pays ailleurs que dans le mur quand la croissance n’est pas au rendez-vous. Il est en effet parfaitement raisonnable de s’endetter si on pense pouvoir générer à nouveau de la croissance, les dépenses publiques d’aujourd’hui contribuant à l’augmentation des revenus futurs. En revanche, si l’expansion est impossible, il devient dangereux de s’endetter.
Mais voilà et c’est bien le problème, la croissance n’est ni au rendez-vous, ni même en vue. Par conséquent, les envolées économiques de Monsieur Montebourg et ses amis ne peuvent qu’aggraver la situation.
Laissons-le donc faire son show de rentrée, spectacle qui n’est en fait qu’un aveu d’un constat d’échec.
Les chiffres du chômage vont sortir ce soir, et ça va être de nouveau la douche pour l’exécutif.
Déjà en juin, la série noire du chômage avait continué avec un huitième mois consécutif de hausse et un nouveau record de 3,398 millions demandeurs d’emploi sans activité en métropole.
Notons au passage qu’un autre record historique avait été atteint, le nombre de chômeurs ayant eu une petite activité: ils étaient plus de 5 millions en métropole, 5,34 avec l’outre-mer.
Des signes avant-coureurs avaient déjà quelque peu assombri le ciel d’été.
L’annonce d’une croissance nulle au deuxième trimestre, comme au premier, ne permet pas d’espérer d’embellie rapide. Michel Sapin, alors ministre des Finances, n’espérait atteindre guère plus de 0,5% en 2014. Il faut savoir que pour faire reculer le chômage, la plupart des économistes estiment que seule une croissance annuelle supérieure à 1,5% est nécessaire voire indispensable.
Le même Michel Sapin ne s’attend pour 2015 à un chiffre très supérieur à 1%. Par conséquent, aucun organisme international ne prévoit de baisse du chômage avant, au mieux 2015, et au passage, le FMI quant à lui repousse la perspective d’une décrue notable à 2016.
En fait, depuis mai 2012 et malgré ses promesses et les déclarations fracassantes de ses ministres, François Hollande a échoué à inverser la courbe du chômage à fin 2013. Dans de telles conditions, il va lui être difficile de briguer un deuxième mandat.
Déjà, histoire de labourer un terrain fertile à la contestation, Cécile Duflot avait eu la bonne idée de sortir son livre dans lequel elle critique vertement le chef de l’État, tout en révélant quelques petites nouvelles croustillantes confirmant, par exemple, que pour les comptes du collègue Cahuzac, tout le monde savait depuis longtemps.
Compte tenu de l’effondrement du secteur immobilier, secteur dont cette brave ministre avait la charge, on est en droit de se demander si ce livre n’a pas pour fonction principale de détourner l’attention des conséquences catastrophiques de sa loi Alur sur le logement, et des dégâts fait dans l’immobilier.
Le gouvernement se remet donc au travail pour détricoter cette loi. Mais sur le plan du détricotage, il faut reconnaitre au gouvernement une certaine dextérité, parfaitement rodé à défaire ce que le gouvernement Fillon avait mis en place, pour le refaire sous une autre forme labellisée Hollande bien sur.
Bref 147 jours d’un gouvernement de combat pour arriver à quoi, on se le demande encore !
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